Jusqu’au 2 fév. 2025 : Exposition hors-les-murs de l’Institut pour la Photographie, « Chambre 207 » uu Musée de l’Hospice Comtesse

Projet photographique qui s’inscrit dans la veine de l’autofiction, Chambre 207 repose sur la reconstitution de souvenirs disparus à la suite d’un traumatisme d’enfance.

Le 5 août 1983, alors qu’il faisait une halte d’une nuit avec sa famille sur la route des vacances, le père de Jean-Michel André est assassiné avec six autres personnes dans un hôtel d’Avignon. L’affaire n’a jamais été entièrement élucidée, mais l’enquête a néanmoins fait apparaître un mobile : une tentative de hold-up menée par des malfaiteurs « sans envergure » qui a dégénéré en carnage. Toutefois, les circonstances du massacre sont restées imprécises.

Âgé de 7 ans et présent dans une chambre attenante à celle de son père à l’époque des faits, le photographe, sous le choc, perd la mémoire. Quarante ans plus tard, en revisitant et en photographiant les lieux qu’il a pu — ou qu’il aurait pu — traverser avec son père et en y mêlant des éléments d’enquête, des archives de presse et des objets familiaux, il décide de composer un recueil questionnant la mémoire, le deuil et la réparation.

Comment rendre tangible des notions abstraites et partager l’intime pour toucher à une forme d’universel ? L’approche de Jean-Michel André se situe à l’encontre du pathos et du spectaculaire et interroge les limites de l’image : que peut-on montrer, comment, pourquoi, pour qui ? Le médium photographique se transforme en un instrument réparateur, l’œuvre prend forme et devient l’unique moteur.
L’exposition, conçue comme un essai visuel, relève autant de la reconstitution que la reconstruction. Par sa poésie, elle nous transporte dans une temporalité anachronique, mêlant le futur et le passé de cette nuit du 5 août 1983, et nous donne à voir une quête de vérité qui, peu à peu, se transforme en délivrance.

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