Résidence chorégraphique au collège Lévi Strauss de Lille, en partenariat avec le Flow

Le vendredi 28 mars, les élèves du collège Lévi-Strauss de Lille ont assisté à la restitution d’une semaine de résidence de la compagnie D-Dal dans leur établissement.

Pour sa nouvelle création intitulée Dropped, le chorégraphe Santiago Codon Gras a sollicité le Flow, centre euro-régional des cultures urbaines de Lille.

L’objectif est d’avancer dans l’écriture de ce spectacle, créé pour l’espace public et de profiter de cette semaine de résidence chorégraphique pour rencontrer des nouveaux publics.

Dans le cadre de sa mission de soutien à la création artistique, le Flow a donc imaginé une résidence « hors les murs », une résidence « hors de ses murs », une résidence en établissement scolaire.

Les quatre interprètes se sont retrouvés chaque jour au collège Claude Lévi-Strauss situé en face du port fluvial de Lille. Ils ont bénéficié de la salle polyvalente, mise à disposition par la direction. Après avoir fait le plein de café quotidien, ils ont enchaîné échauffements, recherches, expérimentations, répétitions.

En lien permanent avec l’ensemble de la communauté éducative, les danseurs ont investi la cantine, les couloirs, les salles de classe. Ils ont répondu aux sollicitations des collègues intéressés pour parler du projet et pour tester les effets de leur processus de création sur les élèves.

C’est dans la cour, au moment de la pause méridienne, qu’ils ont choisi de « filer » la dernière étape de travail, pour clôturer leur semaine de recherche.

Quatre survêtements acidulés, tout droit sortis des années 90, apportent la sono et « checkent » quelques ados, signe ultime de reconnaissance.

Les attroupements se forment petit à petit. Ça discute, ça hésite pour savoir si on va manger ou si on attend encore un peu. Les enseignants remontent chercher leur manteau. On va finalement rester dans la cour plus longtemps que prévu.

C’est gagné, un établissement scolaire et ses usagers correspondent bien au public qu’on peut rencontrer en dehors, un mélange équilibré de passants surpris et de complices avertis. Les bancs, les arbres, les piliers servent d’appuis, d’estrade, de cadre. Entre attirances, rapprochements et pas en arrière mêlés à des cris de simili terreur, on peut dire que les spectateurs participent pleinement à la représentation.

Transformer, le temps d’une semaine, un collège en lieu de culture. Changer le rapport des élèves à leurs espaces. Faire évoluer leurs représentations sur la danse, sur la place des femmes dans le hip-hop, sur les métiers artistiques. Créer un dialogue entre des jeunes et des interprètes en chair et en os. Favoriser une forme de familiarité avec les œuvres et leur création. L’expérience donne très envie d’être réitérée.