Le projet de l’année «Frère et sœurs au Théâtre» a permis aux élèves de Terminale de travailler sur un corpus riche et varié qui va de Shakespeare avec Le roi Lear à Mayenburg avec Visage de feu.
Corpus de textes
- M.von Mayenburg, Visage de feu
- Shakespeare, Hamlet, Le Roi Lear,
- D. Kelly, Orphelins
- J. Pommerat, Cendrillon, Au monde.
- W. Mouawad, Incendies, Soeurs
- G Granouillet, Combat
- J. Anouihl, Antigone,
- Tchekhov, Les trois sœurs,
- J. L. Lagarce, Juste la fin du monde,
- Les sans cou, J’irai comme dans un rêve,
- Koltès, Roberto Zucco
- J. P. Wenzel, Frangins
- H. Bornstein, Frère et sœur
- J. Ford, Dommage qu’elle soit une putain
Du texte au plateau
Dans un deuxième temps nous avons expérimenté au plateau quelques extraits et, très vite nous avons travaillé les personnages par le biais d’improvisations.
Des textes ont été choisis et vite mémorisés par certains élèves, séduits par la langu_e, la situation de tel ou tel extrait.
De l’acteur au spectateur
Parallèlement nous avons invité un metteur en scène de la région, Pierre Foviau, qui montait Visage de feu au Zeppelin et avons préparé en amont la représentation de cette pièce contemporaine dont les enjeux sont multiples.
Moments toujours riches d’échanges avec le créateur qui permet de susciter une attente chez l’élève et qui lui donne l’occasion de dialoguer avec un homme de théâtre et d’envisager une approche dramaturgique et concrète du texte.
Les élèves assistent à la représentation et nous revoyons l’équipe artistique en aval : critiques, éloges, questions et moment de partage où les émotions trouvent à se verbaliser.
Les élèves rédigent ensuite un compte-rendu de spectacle , ce qui leur permet d’analyser par écrit leurs impressions de spectateurs. D’aller plus loin souvent dans leurs appréciations.
Retours au plateau
L’écriture, le jeu !
La fréquentation des textes, les improvisations suscitent à ce moment du travail l’envie chez eux d’écrire leurs propres scènes. Belle surprise ! Plusieurs séances seront consacrées aux différents projets d’écritures personnelles. Le thème incite les élèves à se livrer, à parler de leurs familles, des absents, des souffrants, des intimes.
La catharsis va ici opérer et en proposant à ceux qui le souhaitaient d’écrire, de mettre à distance, de mettre en scène et de mettre en jeu leur vécu, le théâtre va remplir sa mission.
Nous avons partagé des moments intenses d’émotion quand des confidences ont surgi en cours et très vite le théâtre a occupé la juste place et nous avons ensemble réécrit, composé, adapté et transformé en matériau scénique la parole brute.
C’est ainsi que plusieurs scènes ont vu le jour et on été présentées au jury comme scènes de bac.
Quelques exemples de réussites du projet !
Première scène : L’absent, Alice : écriture/ conception/ jeu/ :
Diptyque à partir du récit de la grand-mère de Alice relatant la mort de son père.
- Prologue joué par un camarade, Schumann puis scène de liesse collective, des jeux d’enfants. Cache-cache. Concept : je disparais et je reviens à partir du récit de Mme J. qui évoque les jeux d’enfant où on fait apparaître et revenir le nounours. (participation du groupe).
- Alice. Noir. Plateau nu, une bougie, monologue descriptif du ciel, métaphore de la disparition.
Deuxième scène: Mon frère, Marine: écriture, jeu, mise en scène :
Scène 1 : A table, la famille face au mutisme du frère
Scène 2 Arthur, joué par Marine dans sa chambre devant ses écrans refusant le monde est bousculé par l epersonnage de la sœur joué par une camarade du groupe. Les deux scènes seront répétées successivement à un rythme haletant pour se finir brusquement. Musique répétitive. Rôles de la mère et la belle-mère interprétés par des membres du groupe.
Scène 3 : Monologue du frère écrit par Marine qui traduit le mal-être du personnage.
roisième scène : Un barrage, Amélie
Adaptation d’un extrait du roman de M. Duras Un barrage contre le Pacifique, mettant en scène la mère, le personnage de Marguerite et son frère.
Amélie réalise l’adaptation, fait le montage.
Mise en scène : Derrière la porte un camarade verse de l’eau qui peu à peu circule sur le sol pendant toute la scène d’Amélie, monologue avec variations de jeux autour des plaintes de la fille et de l’impossible lien avec son frère