Dans le cadre de la Saison de la Lituanie en France 2024, une initiative culturelle lancée par les présidents Emmanuel Macron et Gitanas Nausėda, à la demande de la DRAEAC, le collège Descartes Montaigne de Liévin s’est engagé dans un projet pédagogique et artistique ambitieux. Cette saison, organisée du 12 septembre au 12 décembre 2024, visait à mettre en lumière la culture contemporaine lituanienne tout en favorisant des coopérations durables entre les deux pays.
Le projet du collège s’est inscrit dans cette dynamique en explorant les liens entre les cultures française et lituanienne. Il avait également pour but de relier les territoires et de rassembler différents acteurs autour d’une même ambition : promouvoir l’échange interculturel et l’ouverture au monde. L’établissement, situé à Liévin, a par ailleurs trouvé une résonance particulière à ce projet grâce à son jumelage avec la ville lituanienne de Pasvalys.
Le cœur de ce projet réside dans l’utilisation de trois techniques artistiques : le sténopé avec Matthieu Brard de l’association Dans la boîte, la sérigraphie avec Nicolas Cabos et Johann Francart de l’association One Ink et le slam. À travers le sténopé, les élèves ont réalisé des cartes postales patrimoniales qui ont ensuite été échangées avec leurs correspondants en Lituanie : un collège à Kaunas et un lycée à Klaipėda. Ces échanges leur ont permis de réfléchir à la notion de patrimoine commun et de découvrir les particularités culturelles de chaque territoire. La sérigraphie, quant à elle, a servi à concevoir des œuvres graphiques représentant les similitudes et différences entre les deux cultures. Enfin, le slam a offert aux élèves l’opportunité de mettre en mots et en musique leurs réflexions sur l’expérience interculturelle qu’ils vivaient.
Le déroulement du projet s’est organisé autour de plusieurs étapes marquantes. Le 13 septembre 2024, une journée mémorable a été consacrée à un hommage au mémorial de Vimy. Lors de cette visite, l’ensemble des élèves de 3ème ont formé une chaîne humaine symbolisant la Voie balte, en écho à l’événement historique de 1989 qui avait uni les trois pays baltes. Ce moment fort a été filmé par drone, mettant en avant la dimension symbolique de cette action. Cela a permis un partenariat avec l’association Les têtes en l’air et avec des élèves de l’IEM.
Plus tard, le 25 septembre, un atelier de slam avait permis aux élèves de s’exprimer sur les thèmes du patrimoine et des échanges culturels. Ils ont composé (paroles et musique) un slam intitulé Une relation précieuse. Deux jours après, ils se sont rendus sur plusieurs sites emblématiques de la région afin de capturer des photographies qui ont servi de base à leurs sérigraphies. Ils ont ainsi visité le Louvre Lens, l’Abbaye du Mont Saint-Éloi, le Stade Bollaert, la Base du 11/19 à Loos-en-Gohelle et l’Anneau de la Mémoire à Notre-Dame-de-Lorette. Ces lieux, riches de leur histoire et de leur symbolisme, ont offert une grande diversité de paysages et de thèmes inspirants pour leurs créations. Chaque cliché a été soigneusement réfléchi pour représenter la richesse culturelle et patrimoniale de leur territoire. Le 28 septembre, ils ont assisté à un spectacle, 20ème Rue Ouest, à Culture Commune à Loos-en-Gohelle, approfondissant ainsi leur réflexion sur la photographie et le patrimoine.
En octobre, deux ateliers de sténopé ont été organisés. Les élèves sont partis explorer le territoire de Liévin, armés d’une quarantaine de boites, pour réaliser leurs clichés. La salle de réunion du collège a été transformée en laboratoire photographique pour développer les sténopés. En parallèle, une intervention de la Mission Bassin Minier, par Marie Patoux, leur a permis de comprendre la dimension universelle du patrimoine, notamment dans le cadre de son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette expérience a enrichi leur vision du projet en lui apportant une perspective historique et internationale.
Le 12 novembre, les sérigraphies conçues par les élèves ont été imprimées, finalisant ainsi une étape clé de leur travail artistique. En une seule journée, les élèves ont imprimé plus de 80 sérigraphies, transformant une salle de classe en véritable usine. Puis, le 17 novembre, une journée à Paris a marqué un autre moment fort. Les élèves ont visité le Centre Pompidou pour découvrir une exposition dédiée à la Lituanie et se sont rendus à l’Arc de Triomphe grâce à une invitation de la CWGC.
Le 11 décembre, le projet a atteint son apogée lors de la restitution organisée à la Gaîté Lyrique à Paris. Les élèves ont présenté leur travail devant un public composé de partenaires, des autres établissements scolaires et d’acteurs institutionnels, mettant en lumière l’ampleur et la richesse de leur collaboration. Ils ont profité de leur deuxième déplacement à Paris pour visiter l’exposition sur le Pop Art à la fondation Louis Vuitton et découvrir les sérigraphies d’Andy Warhol. Cette restitution sera suivie d’un vernissage au collège, le 24 janvier 2025, permettant à la communauté éducative et aux parents de découvrir les œuvres produites.
Ce projet avait mobilisé 21 élèves de 3ème issus des sept classes, reflétant la pluralité du collège. Il a également bénéficié de l’implication d’une équipe pédagogique pluridisciplinaire composée de neuf enseignants, d’une coordonnatrice ULIS et de deux AESH.
Au-delà de l’échange culturel, le projet a permis aux élèves de développer leur créativité, leur esprit critique et leur engagement citoyen. Il s’agit d’une expérience unique, à la fois éducative, artistique et humaine, qui leur a offert une ouverture sur le monde et renforcé leur compréhension des valeurs de partage et de coopération.
Ainsi, ce projet a été bien plus qu’un simple échange entre deux pays. Il a été un véritable tissage de liens humains, culturels et artistiques, créant une œuvre collective porteuse de sens et ouvrant la voie à de futures collaborations.
